jeudi 10 janvier 2013

Soirée émotions

Nous avons été témoins d’une scène qui m’a profondément ému et les personnes qui me connaissent ont tendance à m’appeler  « le vieil ours grincheux » !  Voici les faits : ce jeudi 27 décembre vers 19h30 alors que j’étais confortablement assis à la table à carte occupé à jouer aux échecs, j’ai entendu des cris venant de l’extérieur, ces cris étaient en dialecte Africain, étonné, je passe la tête par le capot et là à cotés de nous se trouve une barque d’environ 9 mètres dans laquelle s’entasse une quantité effrayante de corps, deux ou trois de ses passagers plus vaillants que les autres luttent contre le vent afin d’accoster sur le ponton suivant le notre, nous n’en croyons pas nos yeux !!! En quelques minutes le vigile du  port est présent et l’on voit une grande partie du village qui afflue vers l’entrée du quai, à ce moment là je ne donne pas cher de l’intervention du vigile, mais comment cette situation de crise va t’elle se terminer ? On voit des africains sortir de la barque, ça n’en finit pas 10 puis 20, 30 ils étaient 38 entassés dans l’embarcation! Certains montent pour se cacher sur d’autre bateau mais ils sont tous dans un tel état d’épuisement qu’ils obéissent au vigile, qui en fait venait plus pour les accueillir qu’autre chose ! Curieux, nous allons vers l’entrée du quai où ils sont tous rassemblés l’air hagard, transis de froid, mouillés jusqu’aux os, nous demandons si nous pouvons aider à quoi que ce soit mais on nous explique que les habitants ont l’habitude de cette situation, d’ailleurs les couvertures de la croix rouge ne se font pas attendre, je croise certains regards les yeux remplis de triomphe, ils ont réussi à mettre le pied sur un sol européen en risquant leur vie, en bravant les éléments ! Il ne faut pas oublié que nous, nous sommes bloqués au port pour cause de mauvais temps, eux ils sont venus on ne sait d’où dans une barque avec un moteur essence de 40 CV, j’ai compté 20 bidons de 50 litres d’essence dont 18 vides !!! Peu de temps après les ambulances arrivent suivies de la guarda civile (police espagnole), des cartons repas leurs sont donnés,  ils seront transférés en bus dans une caserne militaire juste après...
Je ne cautionne pas ce genre de tragédie et je me pose la question : est ce concevable de mettre sa vie en danger pour pouvoir espérer devenir Européen ?
 PS : Par respect nous n’avons pas pris de photos de cet événement, seulement de leur embarcation…



3 commentaires:

  1. Et bien peut être que leur vie est encore en danger ou sans avenir dans leur pays d'origine.
    J'ai lu une histoire d'un gars qui a voyagé dans le train d'atterrissage d'un avion, il a été renvoyé dans son pays d'origine en Afrique.
    Il est revenu une 2eme fois par le même moyen, mais cette fois il est arrivé en France mort, mort de froid.
    A 10 000 m dans le train d'un avion il ne doit pas faire chaud. Mais apparemment son premier essai ne l'a pas suffisamment refroidi.

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  2. Hello amis voyageurs.
    Il ne s'agit pas de mettre sa vie en jeu pour devenir européen, mais de trouver une vie meilleure tout simplement, je pense que c'est ce que vous vouliez dire bien sur.
    J'ai un profond respect pour ces gens pour ces raisons.

    Sinon je viens de faire le tour de votre charmant blog, et c'est un plaisir. Mon tour viendra bientôt je l'espère.

    En attendant, bon vent et @ bientôt !


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  3. On a vécu la même chose à Lanzarote, sans en être directement témoin. Une barque identique, récupérer par les gardes côtes Espagnol mais, malheureusement, cette fois une grande partie des passagers n'ont pas eu le chance d'arriver vivant.
    S'en est suivi un ballet médiatique, toutes les télévisions locales et du continent ont posées leurs caméra dans le port d'Arecife.
    Leurs vies en Afrique justifie peut-être les risques qu'ils prennent...

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