samedi 19 janvier 2013

Cap Vert 1


Après 6 jours et 6 heures le 6 janvier nous arrivons à Mindelo la ville principale de l’ile de Sao Vincente dans le nord de l’archipel du Cap Vert… La traversée fut fatigante, nous avons subi une houle croisée pas toujours agréable mais sans être catastrophique, juste l’impression d’être à l’intérieur du tambour d’une machine à laver entre le programme 60° et l’essorage ! Sur les 740 miles (1370 km) nous avons croisé un seul bateau, un petit pétrolier au large de Dakhla au Maroc,  et exceptés les quelques poissons volants, les deux dorades coryphènes, les dauphins  en grand nombre, et quelques globicéphales nous étions pendant ces 6 jours seuls au monde, pas de téléphone, pas d’internet , rien que nous deux et les vagues,  petits prémices aux 20 jours de navigation qui nous attendent pour traverser l’atlantique ...
Le Cap Vert d’emblée on aime ou on déteste !!! Nous on adore !!! Rien à voir avec l’Afrique ni avec l’Europe,  pour moi je dirais un mélange d’Afrique avec ses bons cotés, un peu d’Amérique du sud et un zeste de Portugal le tout mis dans un shaker… Mélangez et buvez sans modération ! Pour le moment nous avons visité l’ile agricole et rurale de Santo Antao, un pur régal, des « balades » comme ils disent entre 4 et 6 heures de marche avec des dénivelés de plus de 1200 mètres à répétitions, dans des paysages grandioses, des vallées plantées de bananiers ,de manioc, d’arbres à pains , de manguiers, de papayers, de caféiers et de canne à sucre,  chaque M2 de terrain est exploité, l’eau est plus que gérée, dès qu’elle stagne sont plantés des Ignames… Nous avons suivi au nord des sentiers en bord de mer pavés à l’époque des Portugais, sentiers qui partent du niveau de la mer pour monter sur quelques centaines de mètres à plus de 1000 mètres et ce toujours à plusieurs reprises, nous avons traversé des villages qui ne sont desservis que par ces sentiers, pour le moindre achat les habitants doivent effectuer  plusieurs heures de marche, de même pour les enfants qui vont à l’école, nos mollets ont souffert le martyr pendant trois jours !!! Mais que de souvenirs, l’expression « plein les yeux » prend là toute sa signification, nous avons passé 3 jours au cœur d’une carte postale !!!
Si vous faites un tour sur le site du gouvernement Français vous pouvez lire qu’il est déconseillé de passer ses vacances au Cap Vert car ce n’est pas très sûr… Franchement sur les 2 îles que nous avons parcourues à aucun moment nous n’avons sentit la moindre animosité, le moindre danger… Par inadvertance nous nous sommes retrouvés dans des quartiers défavorisés et jamais la moindre hostilité, bien au contraire ils nous courent après pour nous indiquer le bon chemin ou pour nous aider à trouver le bus collectif (alluger) qu’il faut prendre… Ils sont fiers et beaux,  les femmes Cap Verdiennes encore plus, ici le crédo pourrait être «  fiesta, musique, et rhum … » et à partir du moment où nous sommes respectueux ils nous accueillent sans racisme ni arrière-pensée juste avec plaisir… Nous nous sommes retrouvés au milieu d’une fête agricole dans le village de Punta del Sol, après quelques hésitations à s’immiscer dans ce regroupement populaire, nous nous sommes finalement mélangés à la population et avons passé une soirée extraordinaire à manger, boire du  rhum (surtout Benoit !) et à danser jusqu’à pas d’heure avec les Cap Verdiens (surtout Caroline !)… Si on résume le plus à craindre ici c’est le Rhum !!!

Nous avons décidé de visiter d’autres îles de l’archipel en espérant ne pas être déçus…
On vous promet la suite de nos aventures !







C'est dimanche préparatif du carnaval à Mindelo


La vallée de Paul plus qu'a descendre jusqu’à la mer


ici l'arbre c'est sacré 

Plantation de bananes et café


Le" petit "sentier pavé du bord de mer
 D'autres photos viendront dés que nous auront une connection wi-fi correcte

jeudi 10 janvier 2013

Soirée émotions

Nous avons été témoins d’une scène qui m’a profondément ému et les personnes qui me connaissent ont tendance à m’appeler  « le vieil ours grincheux » !  Voici les faits : ce jeudi 27 décembre vers 19h30 alors que j’étais confortablement assis à la table à carte occupé à jouer aux échecs, j’ai entendu des cris venant de l’extérieur, ces cris étaient en dialecte Africain, étonné, je passe la tête par le capot et là à cotés de nous se trouve une barque d’environ 9 mètres dans laquelle s’entasse une quantité effrayante de corps, deux ou trois de ses passagers plus vaillants que les autres luttent contre le vent afin d’accoster sur le ponton suivant le notre, nous n’en croyons pas nos yeux !!! En quelques minutes le vigile du  port est présent et l’on voit une grande partie du village qui afflue vers l’entrée du quai, à ce moment là je ne donne pas cher de l’intervention du vigile, mais comment cette situation de crise va t’elle se terminer ? On voit des africains sortir de la barque, ça n’en finit pas 10 puis 20, 30 ils étaient 38 entassés dans l’embarcation! Certains montent pour se cacher sur d’autre bateau mais ils sont tous dans un tel état d’épuisement qu’ils obéissent au vigile, qui en fait venait plus pour les accueillir qu’autre chose ! Curieux, nous allons vers l’entrée du quai où ils sont tous rassemblés l’air hagard, transis de froid, mouillés jusqu’aux os, nous demandons si nous pouvons aider à quoi que ce soit mais on nous explique que les habitants ont l’habitude de cette situation, d’ailleurs les couvertures de la croix rouge ne se font pas attendre, je croise certains regards les yeux remplis de triomphe, ils ont réussi à mettre le pied sur un sol européen en risquant leur vie, en bravant les éléments ! Il ne faut pas oublié que nous, nous sommes bloqués au port pour cause de mauvais temps, eux ils sont venus on ne sait d’où dans une barque avec un moteur essence de 40 CV, j’ai compté 20 bidons de 50 litres d’essence dont 18 vides !!! Peu de temps après les ambulances arrivent suivies de la guarda civile (police espagnole), des cartons repas leurs sont donnés,  ils seront transférés en bus dans une caserne militaire juste après...
Je ne cautionne pas ce genre de tragédie et je me pose la question : est ce concevable de mettre sa vie en danger pour pouvoir espérer devenir Européen ?
 PS : Par respect nous n’avons pas pris de photos de cet événement, seulement de leur embarcation…